Localiser les pôles
La base permanente des équipements (BPE)
La base permanente des équipements (BPE) est une source statistique qui fournit le niveau d'équipements et de services rendus à la population sur un territoire. De nombreux équipements sont précisément géolocalisés, certains ne sont toutefois localisés qu’à l’échelle des Iris ou des communes. Depuis septembre 2018, des données concernant la BPE sont désormais diffusées en évolution tous les cinq ans pour un nombre limité d’équipements (le dernier intervalle disponible étant la période 2015-2020)
Un équipement est défini comme un service, marchand ou non, accessible à la population. Il peut s’agir entre autres d’infrastructures sportives (gymnase, piscine, etc.), économiques ou administratives, (commerce, banque, tribunal, etc.), de communication (gare, aéroport, etc.). La BPE identifie 188 types d’équipements et 7 grands domaines : les services aux particuliers ; les commerces ; l’enseignement ; la santé ; les transports et les déplacements ; les sports, les loisirs et la culture ; le tourisme.
Par ailleurs, les équipements sont classés en gammes (équipements de proximité, intermédiaires et supérieurs), pour réunir les équipements qui présentent des logiques d'implantation voisines, c’est-à-dire lorsque plusieurs équipements sont souvent présents au même moment dans les communes. Ces regroupements permettent d'élaborer des indicateurs synthétiques reflétant l'organisation hiérarchisée des territoires en termes de services à la population. La gamme de proximité regroupe des services qui sont présents dans le plus grand nombre de communes comme les boulangeries, les médecins généralistes, etc. La gamme intermédiaire comprend les banques, les laboratoires d’analyses médicales ou les piscines ouvertes au public, etc. Enfin la gamme supérieure rassemble des commerces plus rares (poissonneries, hypermarchés, etc.) et des grands équipements publics comme les hôpitaux et les universités.
Ces données offrant une bonne qualité de localisation de la plupart des équipements, elles peuvent également alimenter des analyses d’accessibilité personnalisées sur un territoire, notamment servir de point de départ pour des calculs de courbes d’isochrones.
Les données sont disponibles sur le site de l’INSEE et une visualisation à l’échelle des communes ou des IRIS (nombre et taux d’équipement) est possible sur le site France Découverte proposé par Géoclip, dans la rubrique « Équipements ».
Localiser les principaux pôles d’emploi
L’identification des principaux pôles d’emploi repose sur le croisement de trois indicateurs relativement simples, construits à partir des données du recensement et disponibles à l’échelle communale. L’observatoire des territoires propose une visualisation cartographique de ces indicateurs.
(i) Le volume d’emploi
Le recensement comptabilise le lieu de résidence et le lieu de travail. Il permet ainsi d’évaluer les principales concentrations d’emploi sur le territoire. S’agissant d’une donnée « absolue », le volume d’emploi est représenté par des cercles proportionnels.
(ii) Le taux annuel d’évolution de l’emploi
Il est possible de déterminer l’évolution locale de l’emploi à partir des différents recensements. L’observatoire des territoires propose la période 2012-2017 mais des données plus anciennes sont disponibles (2007, 1999, 1990, 1982, 1975) pour observer la tendance à plus long terme. Cette information peut être croisée avec le volume d’emplois en associant une graduation de couleur aux cercles proportionnels.
(ii) Indice de concentration de l’emploi
« L'indice de concentration de l'emploi mesure le rapport entre le nombre d’emplois total proposés sur un territoire et le nombre d'actifs occupés (actifs en emploi) qui y résident. Cet indicateur permet d'apprécier la fonction de pôle d'emploi ou la fonction résidentielle d'un espace selon que le nombre d’emploi est supérieur ou inférieur au nombre d’actifs occupés. » (En savoir plus : Observatoire des Territoires)
Remarque : Si l’observatoire des territoires propose une visualisation à l’échelle communale, l’AGAM (agence d’urbanisme de la région marseillaise) offre une carte de chaleur à plus grande échelle mais sans détailler de méthode pour y parvenir.
En représentant cet indice par un aplat de couleur lié au degré de concentration de l’emploi ou correspondant aux communes comptant plus d’emplois que d’habitants, on obtient une carte proposant un aperçu des principaux pôles d’emplois sur le territoire. Voir par exemple la carte élaborée par l’AGAM :
Plancher commercial et zones de chalandise
À partir des données des CCI (chambres de commerce et d’industrie), du document d’aménagement commercial du SCoT (schéma de cohérence territoriale), ou d’autres sources de données, il est possible de produire une cartographie des polarités commerciales et de leurs zones de chalandise. La surface commerciale peut par exemple servir de méthode d’identification des polarités commerciales, en supposant une relation entre la surface des commerces et leur clientèle, et donc les déplacements potentiels (il convient de nuancer cette relation en fonction des achats en ligne et des pratiques d’achats différenciées selon les types de commerce). Cela permet d’estimer les besoins de déplacements et de confronter les données de flux existants, souvent limitées aux déplacements domicile-travail ou domicile-études *, plus longs et polarisés, et de dévoiler une organisation plus ou moins multipolaire du territoire.
* Lorsque l’on ne dispose que des données du recensement de la population de l’INSEE, comme c’est le cas le plus souvent en zones peu denses, et pas d’enquêtes, notamment de type EMC2, qui sont effectuées dans les zones plus denses.
Exemple : Zones de chalandise des grands pôles du territoire en alimentaire (source CCI), de l’étude de déplacement du pays de Fougères