Évaluer l’offre, l’usage et la demande de transport collectif

Méthode principale

L'ESSENTIEL

Afin d’évaluer l’offre, l’usage et la demande de transport collectif, une démarche d’analyse à plusieurs niveaux est conseillée : recensement de l’offre, qualification de l’offre, qualité de desserte du territoire, fréquentation des transports.

A chacune de ces étapes, le mode de recueil de données doit être adapté. Les enquêtes conduites auprès d’usager réels ou potentiels est généralement riche d’enseignements.

Faire l’inventaire de l’offre

La première dimension du diagnostic est un inventaire de l’offre et du niveau de service des lignes de transport en commun existantes, à la fois sur le territoire mais aussi sur les collectivités voisines selon les logiques de polarisation constatées.

De nombreuses données sont disponibles au format GTFS (un format permettant de géolocaliser les arrêts et les lignes des réseaux et d’indiquer les horaires de passages) pour les réseaux de train et de bus, notamment sur le Point d’accès national aux données de transport . À défaut, un travail de recension peut être nécessaire, pour connaître le nombre de lignes, les itinéraires, les arrêts mais aussi les amplitudes horaires au cours de la journée ou de la semaine, la fréquence de passage, les temps de trajets. Outre l’intérêt pour le diagnostic, ce travail sert à améliorer la connaissance du réseau et l’information des usagers sur l’offre existante.

Il convient de ne pas se limiter aux modes « classiques » que sont le train et le bus mais d’intégrer les services de transport scolaire, de transport à la demande, de taxi, de chauffeurs solidaires, etc. Cet exercice d’inventaire permet d’identifier l’organisation globale du réseau de transport collectif, de repérer les espaces non-desservis ou enclavés, d’éventuelles redondances dans l’offre ou au contraire des possibilités de correspondances et des pôles facilement accessibles.

Le site Internet Passim.info fournit un recensement national de toutes les offres de mobilité (transport collectif, covoiturage, autopartage, systèmes en libre-service, …). Il constitue ainsi une bonne porte d’entrée pour appréhender l’offre sur un territoire donné, avec un premier niveau d’informations.

Qualifier l’offre

Cette première approche se double d’une qualification de l’offre, c’est-à-dire d’une évaluation de sa qualité en termes de performance, de confort, d’accessibilité ou de lisibilité. Par questionnaire, par expérimentation du réseau ou par concertation avec les différents acteurs du transport (maîtres d’ouvrages, gestionnaires, autorités organisatrices en présence) ou avec les usagers, le diagnostic peut intégrer des retours sur :

  • Le niveau de régularité, des arrêts trop ou pas assez réguliers, des temps d’attente trop longs ou des détours ;
  • les ruptures de charges mal organisées et trop nombreuses selon les déplacements réalisés ;
  • Le sentiment de confort et de sécurité associé aux transports collectifs (durant le trajet, mais aussi lors des phases d’attentes, d’où l’importance d’estimer la qualité des aménagements et du mobilier urbain aux arrêts) ;
  • L’accessibilité à tous les usagers y compris les plus vulnérables (aménagements pour les personnes à mobilité réduite, tarification sociale ou solidaire, etc.) ;
  • La lisibilité de l’offre concernant les possibilités de déplacement, notamment multimodaux, les options tarifaires et les lieux de points de ventes.
     

Ces éléments permettent de qualifier l’offre de transport, de repérer des atouts ou des obstacles à l’appropriation de ces services de transport. Cela permet d’effectuer une catégorisation de l’offre existante.

Evaluer l’adéquation à la demande

Avoir une idée de la fréquentation des différents services existants est une première étape. Ces données peuvent être fournis par les opérateurs de ces services ou pour des enquêtes complémentaires. Par exemple, la région Midi-Pyrénées a ainsi mesuré la fréquentation d’une ligne de transport collectif, en nombres de montées et de descentes selon le moment de la journée et le sens de circulation.

Sens Agen-Toulouse Toulouse-Agen

 

Par ailleurs les habitants et les usagers ont souvent une idée des manques et des solutions qui pourrait améliorer leur quotidien, et une démarche de concertation peut permettre de recueillir ces informations. Par exemple, le projet CISMOP à Loos-en-Gohelle (2017) avait procédé à la distribution d’un questionnaire auprès des habitants (près de 5.500 questionnaires distribués et 300 retours exploitables) pour connaître leurs habitudes et les idées pour améliorer le système de transport.